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 Mars une légende

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MessageSujet: Mars une légende   Mars une légende EmptyVen 30 Nov - 11:39

MARS UNE LEGENDE



Nous avions quitté Mars depuis un peu plus de soixante-douze heures. Tout allait bien à bord. Les cinq passagers de l’Arès, dont j’étais, avaient l’habitude des voyages dans l’espace. L’astronef qui nous ramenait sur terre n’avait pas l’avantage d’un transideral mais nous nous en étions accommodés. Les cabines mises à notre disposition, sans posséder le luxe de celles qui équipaient les vaisseaux de lignes, n’étaient pas dépourvues d’un certain confort.
L’Arès était commandé par Tinalban, un homme de vingt quatre ans, grand, châtain, très froid, connaissant parfaitement son métier. Les deux officiers qui le secondaient, The King et Pistoléro, prétendaient qu’ils ne l’avaient jamais vu rire, ni même sourire. Tinalban était pour tous un personnage assez mystérieux, un homme qui ne se livrait jamais et qui ne semblait à l’aise que lorsqu’il se trouvait assis sur son siège de pilote.
Viviboss, le maitre d’équipage, dirigeait douze hommes très compétents dont deux d’entre eux nous tenaient alors compagnie dans la salle de repos.
Celle-ci était sans aucun doute la pièce la plus confortable du vaisseau. Elle comprenait des fauteuils moelleux à souhait, des couchettes de massages par air tiède, des cabines de régé-douches, un petit coin particulier, insonorisé, ou il était possible d’écouter de la musique, une bibliothèque, un écran mural de télévision 3D sur lequel nous pouvions suivre les émissions sidérales de la TEM, bref tout ce qu’il fallait pour délasser ou pour tromper l’ennui.
C’était là que nous passions le plus clair de notre temps, n’ayant rien d’autre à faire que d’occuper notre esprit. Trois jours encore, enfin soixante douze heures terrestre, avant l’habituelle plongée dans le subespace.
L’Arès avait quitté la terre quelques mois plus tôt, apportant aux colons installés sur Mars un matériel important. Grace au gouverneur de la planète, nous avions obtenu de Tinalban qu’il nous conduise jusqu’à Terre lors de son voyage de retour.
Les quatre autres passagers, tout comme moi, avaient vécu un certain temps sur Mars. Pour ma part, j’y étais restée que quelques jours. Comme le Chimiste Doc que j’avais eu l’occasion de rencontrer plusieurs fois.
J’avais séjourné sur Mars pour recueillir le maximum de renseignements sur la planète elle-même et sur la façon de vivre des colons. Je possédais également une extraordinaire documentation sur de curieux phénomènes qui s’étaient produits dans la région de Princetonia.
Des phénomènes dus à un minéral vivant et intelligent !
Ah ! Revoir la terre !
On aura beau dire, on l’aime, cette planète ! Pour comprendre ce que l’on éprouve lorsque l’on revient vers elle, il faut s’expatrier pendant quelques temps.

La terre !...Pas du tout condamnée comme la plupart des gens l’avait cru à la fin du vingtième siècle. Les écologistes, dont les mouvements n’avaient cessé de grandir, avaient su imposer intelligemment leurs idées. Leur travail incessant s’était révélé payant, comme on dit, car on avait tout abandonné tout ce qui était de nature à mettre la vie de l’homme en danger, en particulier les centrales nucléaires. Des formes d’énergie, entièrement nouvelles, avaient transformé la planète.
Aalia, une jeune biologiste de vingt quatre ans, aspirait elle aussi à revoir la planète patrie. Elle n’avait pas hésité à me confier, juste avant notre départ, qu’elle avait hâte de quitter Mars. Je revois encore son délicieux sourire lorsque nous sommes montés à bord. Elle était radieuse. Ses yeux bleus pétillaient…..Elle portait une tunique courte et un pantalon moulant, verts tous deux, qui se mariaient agréablement au blond de sa longue chevelure.


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MessageSujet: Re: Mars une légende   Mars une légende EmptyDim 2 Déc - 1:02

Jusque-là, elle s’était peu souciée de la mode, absorbée par les taches ingrates dans le laboratoire d’analyses médicales où elle travaillait. Cependant, à la veille du retour, sa féminité s’épanouissait dans un accès de coquetterie. Une vraie femme quoi ! Une femme que je trouvais très belle….

En face de moi était assis Renao, un industriel. C’était un homme assez corpulent, la trentaine, un type intelligent, agréable, mais ayant certains préjugés que j’étais loin d’approuver. Sa secrétaire, Callista, trente quatre ans, les yeux verts se détachant sur une chevelure rousse, l’accompagnait dans tous ses déplacements. Une belle fille, elle aussi. Pas du tout le genre mijaurée. Elle avait prouvé qu’elle avait beaucoup d’esprit et qu’elle possédait une culture qui aurait fait pâlir certains hommes du vingt unième siècle.
Renao dirigeait une fabrique de Betrayal et de Behemot. Il était naturellement allé sur Mars pour vendre du matériel et ne semblait pas mécontent des affaires qu’il avait traitées.
Quand au dernier passager, il ne m’était guère sympathique. Mais alors pas du tout !
Les cheveux longs, pas soignés, un visage long, en lame de couteau, une peau couverte de boutons. Un être maigre, le genre du type ambigu…Mes atomes crochus n’avaient pas accroché, voilà tout ! son nom, « Argoth le fielleux » va-t-on dire. Il parlait peu, mais lorsqu’il ouvrait la bouche, il dirigeait si bien la conversation que ses paroles devenaient rapidement leit-motiv du genre : « la vie est con, le monde n’est peuplé que de sales bourgeois misogynes, d’inhibés, d’introvertis et d’esclavagiste, et il faut en vitesse détruire toute cette merde ! »
Je ne l’aimais pas, notez qu’il me le rendait bien. Ce n’était que justice….
Voilà donc en quelle compagnie je voyageais. Pour l’heure, j’avais avec Renao engagé une partie d’échecs, jeu que nous aimions tous deux. Je dois avouer que mon adversaire ne se défendait pas mal. Par deux fois il m’avait mise en difficulté, menaçant sérieusement ma reine. Si je n’avais pas eu un fou et une tour, les carottes étaient cuites pour moi.
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MessageSujet: Re: Mars une légende   Mars une légende EmptyLun 3 Déc - 1:44

Pour excuse je dirai que j’avais un problème de digestion. Je ne me sentais pas trop bien. Mon dernier repas ne passait pas. Nous avions tous bien mangé. Mais le canard préparé avec soin par le cuisinier s’obstinait à jouer au yoyo, ce qui bien entendu, m’interdisait de me concentrer.
Je n’étais pas seule dans ce cas. Callista s’était retirée dans sa cabine, prétendant qu’elle avait mal au cœur. Bizarre…le mal de l’espace n’affecte que rarement les personnes habituées aux voyages sidéraux. C’était d’ailleurs la première fois que cela m’arrivait.
Le fielleux ne semblait pas plus que moi dans son assiette.
La nourriture y était-elle pour quelque chose ? C’était la question que je me posais.
-Vous accumulez les fautes, me dit tout à coup Renao. Vous venez de perdre un cavalier. Si vous continuez à jouer ainsi, vous perdrez également le second qui, entre nous est actuellement en très fâcheuse posture !
- Aie, c’est vrai, dis-je. Excusez-moi….je digère mal.
-Voulez-vous que nous interrompions la partie ?
Proposition élégante, mais je refusai.
-Non, surtout pas !..J’espère que ca va passer.
Je l’espérais vivement. Hélas ! La partie se déroula dans les mêmes conditions. Ni mieux, ni moins bien. De temps en temps je jetais un coup d’œil au fielleux qui était devenu aussi pâle qu’une nappe blanche. Au fond j’étais contente. Pendant qu’il ravalait ses aliments à la manière d’un ruminant, il ne pensait pas à broder d’anarchie périmée sur les éléments de notre civilisation.
A un moment donné, un signal lumineux placé juste au dessus de la porte métallique de la salle se mit à clignoter. Dans le même temps s’éleva un bruit désagréable qui ressemblait à un ronflement entrecoupé de silences.
L’un des deux hommes d’équipages qui somnolaient dans les fauteuils se leva en soupirant.
L’autre maugréa :
- Oh, merde ! Juste dans notre période de repos. C’est pas vrai !....Ils le font exprès !
- Râle pas Enzo. On récupèrera…
- Ah ! Tu en as de bonnes, toi !
Des nèfles qu’on va récupérer.

Le dénommé Enzo se leva à son tour, quittant le fauteuil à regret.
Je levai les yeux et demandai :
-Qu’est ce qui se passe ?
-Bof ! fit Enzo, un ennui quelconque ou encore une alerte de routine. Faut pas vous inquiéter...
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MessageSujet: Re: Mars une légende   Mars une légende EmptyLun 3 Déc - 22:46

Ils quittèrent la salle de repos. Mes yeux se posèrent de nouveau sur l’échiquier.
Je ne me trouvais pas en position avantageuse. Avec une mine amusée, mon adversaire m’observait, me préparant très certainement un coup à sa manière, un coup que je devais tenter de parer. Sale histoire. Mon jeu était trop dégarnie. J’avais joué comme une débutante (comme une noob dirait certaine)….Mais c’était à cause de ma mauvaise digestion…
-Pas facile, hein ?me lança Renao.
-Non, répondis-je entre mes dents. Pas facile..Si votre fou n’était pas là…
-Si ma tante en avait, dit-il, je l’appellerais mon oncle !
Satisfait de sa réplique, il se mit à rire de bon cœur.
Sans être choquée, je n’en étais pas moins surprise. Ces mots dans la bouche d’un homme comme lui, avaient de quoi étonner.
Il était intelligent, agréable et ce genre de plaisanterie, assez lourde, ne cadrait pas avec le personnage.
-Excusez-moi, fit-il. Je ne sais vraiment pas ce qui l’a pris, je n’ai pas l’habitude de plaisanter de cette façon.
-Vous n’avez pas à vous excuser, dis-je. Il nous arrive à tous d’avoir envie de rompre les habitudes, l’énervement sans doute…
-Oui, s’accrochant à l’explication comme une planche de salut. Il y a un moment que je me demande pourquoi je me sens si nerveux.
Je jetais un regard à Aalia. Elle devait elle aussi se sentir dans un état d’excitation qui ne semblait pas naturel. Je l’avais vue plusieurs fois en train de poser son livre pour le reprendre ensuite comme si elle faisait des efforts pour s’intéresser à sa lecture.
Nervosité…Mauvaise digestion…
Décidément, cela n’allait pas. Je pensais que je n’allais pas tarder à imiter Callista. Le canard ne passait vraiment pas.
Je fis la relation avec le clignotement du signal, ou plutôt avec ce que cachait cette alerte.
Une avarie quelconque ? Je voulais bien. Mais quoi ?
Sans doute un mauvais fonctionnement du régulateur d’ambiance ? A moins qu’il n’y eut des ennuis de trajectoire ?
En tout cas, c’était extrêmement désagréable.
Je fis la grimace, ce qui amena un sourire sur les lèvres de Renao.
-Vous auriez pu parer ce coup là, me dit-il.
-je sais. Je me suis laissée prendre.
Je ne désirais pas me montrer mauvaise joueuse mais j’espérais que cette partie se terminerait au plus tôt. En d’autres circonstances, je me serais employée à résister, mais là….
Je me défendis piteusement.
Renao arbora un large sourire.
-Ma chère Anaïs, la partie est finie. Echec et mat !
Elle l’était, effectivement. Renao avait si habilement disposé ses pièces que j’étais dans l’incapacité de tenter la moindre parade. Mais j’étais satisfaite.
Ce fut à ce moment que Tinalban en personne entra dans la salle de repos.


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MessageSujet: Re: Mars une légende   Mars une légende EmptyJeu 6 Déc - 19:15

Il nous salua, d’un geste assez raide. Nous ne l’avions pas vu depuis notre départ, même aux heures des repas qu’il prenait seul dans sa cabine.
-ma démarche auprès de vous a un caractère quelque peu officiel, dit-il d’une voix grave. Nous avons des ennuis de navigation et il est probable que nous ayons un certain retard sur l’horaire.
Annonce brutale, Tinalban était peu soucieux de nous ménager.
Renao, afficha une mine de contrariété. Il demanda :
- important le retard ?
- je ne puis vous en préciser la durée. Cela peut varier d’une heure à plusieurs jours
- plusieurs jours ! s’exclama Renao
Mais j’ai des affaires à traiter, des marchandises à emporter. Vous vous rendez compte des conséquences qu’un retard important entrainerait ? Vous allez me faire perdre des millions de Témis !
Le ton déplut à Tinalban, commandant de l’Arès qui répliqua :
-Vous n’êtes pas ici à bord d’une navette, monsieur Renao, mais sur un vaisseau appartenant à la TEM ! Aucune réclamation ne sera prise en considération. Aucun motif ne pourra être retenu contre moi. Toute fois, vous pouvez contacter par Visio les membres de votre centre d’activités commerciales. Sachez que le retard est également important pour moi et qu’il me préoccupe autant que vous. Sachez également que nous faisons le maximum pour déceler la panne…Si panne il y a !
Le ton employé par Tinalban était autoritaire. Renao jugea préférable de ne pas entamer une discussion qui risquerait de tourner mal.
-Que se passe t-il exactement, Tinalban ?demanda à son tour Anaïs. Vous semblez ne pas croire en un défaut provoqué par une avarie.
-C’est exact
-Humm ! J’ai cru comprendre que le phénomène qui affecte le vaisseau n’est peut-être pas du à un mauvais fonctionnement des organes de l’appareil mais à une perturbation extérieure…
-Exact, Anaïs, pour tout vous dire, nous devons avoir affaire à l’un de ces courants dont on nous a tant parlé à une époque, mais dont aucun savant n’a pu trouver l’origine.
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MessageSujet: Re: Mars une légende   Mars une légende EmptyMar 11 Déc - 16:45

-Un courant cosmique ? dit Renao.
Vous voulez dire que le vaisseau est emporté par un courant et que vous n’en avez plus le contrôle ?
-Dites-nous la vérité, Tinalban, intervint Aalia. Nous devons savoir !
Tinalban se trouvait dans l’incapacité de se dérober. Il en avait trop dit ou pas assez. Sans doute le danger était-il plus grand qu’il ne voulait le laisser supposer ?;
Pourtant il demeura impassible. Son visage ne trahissait aucune émotion, aucune panique. Il était parfaitement maitre de lui-même.
-N’exagérons pas, déclara-t-il. Rien n’est encore prouvé. Deux solutions sont envisagées…Pour l’heure, nous passons en revue tous les systèmes de pilotage avec l’aide de l’ordinateur. Dans le même temps nous tentons de déceler la dérive et d’en déterminer les paramètres afin d’amener le vaisseau à la même vitesse que celle du courant supposé. Ensuite, nous profiterons de ce courant pour pousser notre vitesse au maximum, ou tenter une plongée sub spatiale. L’une ou l’autre manœuvre nous libérera du courant qui nous entraine….
Il s’interrompit, reprit presque aussitôt
-Voilà pour l’essentiel. Je vous demande de garder votre calme, de ne pas adresser la parole à l’équipage…Regagnez vos cabines et attendez d’autres instructions. Et surtout gardez confiance ! Laissez nous exercer notre métier. Maintenant, je vous prie de m’excuser, je dois retourner au poste de pilotage…
Nous nous regardâmes. Nous étions tous inquiets quant à notre avenir.
L’atmosphère était devenue lourde, la température ambiante s’était élevée de façon anormale.
Suivant les conseils de Tinalban, je rejoignis ma cabine sans échanger une seule parole avec mes compagnons.
Je m’allongeais sur ma couchette mais cela me rendit plus malade que je n’étais. Je n’eus que le temps de foncer aux toilettes pour soulager mon estomac. Jamais plus je ne mangerais de canard !
Cependant, je me sentis mieux, je me brossai les dents et pris une douche et j’allai de nouveau m’étendre sur ma couchette.
Je n’y restai pas plus de cinq minutes.
Bien que je fusse inquiète, je ne cherchai pas à me rassurer en imaginant toutes les parades possibles au phénomène qui nous plongeait dans l’incertitude. Je ne me sentais pas nerveuse. J’eus une réaction différente. Je pris dans mes bagages de quoi écrire. Ce que nous vivions, je voulais le mettre sur le papier afin de ne rien oublier.
Je faisais fi du présent, consacrant mon temps à écrire mes notes les unes en dessous des autres. Curieusement, l’inquiétude que j’avais d’abord ressentie s’estompait.
Il s’écoula plus de deux heures. Quand on frappa à la porte.
J’allai ouvrir.
Pâle, Aalia se tenait devant moi. Je compris, ou je crus comprendre qu’elle avait besoin d’une présence, de quelqu’un à qui elle puisse se confier….
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MessageSujet: Re: Mars une légende   Mars une légende EmptyVen 14 Déc - 15:38

Je l’invitai à entrer.
Elle alla s’asseoir sur les bords de la couchette. Je ne dis rien, attendant qu’elle veuille bien parler.
Il ne faut jamais poser de questions à celui ou à celle qui vient vers vous.
Je ne savais pas toujours écouter, ni comprendre, ni me monter patiente, parce que je me trouvais dans des situations qui exacerbaient mes sens, ou devant des personnages particulièrement crispants du style le fielleux. Pour le moment, cependant, j’étais prête à écouter, sans intention d’intervenir, ce qu’Aalia avait à me dire.
Contrairement à ce que je supposais, elle n’ouvrit pas la bouche. Elle demeura assise sur le bord de la couchette sans prononcer un mot. Son regard était fixé sur un point situé à l’infini.
Je me contins ; allai m’asseoir auprès d’elle, remarquai qu’elle tremblait.
Lentement, elle se tourna vers moi, posa ses mains sur les miennes, semblant vivre un rêve. On aurait dit qu’elle était hypnotisée, qu’elle n’était plus vraiment elle-même. Elle me regardait avec insistance comme si elle désirait lire au plus profond de moi.
J’étais gênée de cet examen. Aalia me détaillait comme si j’avais été une déesse. Son visage exprimait une admiration que je jugeais imméritée. Je m’efforçais cependant de ne pas rompre le charme. La biologiste était belle, très belle, et l’avoir prés de moi, dans ma cabine, m’était infiniment agréable malgré la gêne que j’éprouvais.
Elle ne réagissait pas normalement. Mais étions-nous tous dans notre état normal ? Le phénomène dont nous ignorions l’origine n’était-il pas la cause de nos maux ?
Aalia me dévisageait, un sourire énigmatique sur ses lèvres bien ourlées. Je trouvais qu’elle possédait le plus beau visage du monde, des yeux d’une profondeur insoupçonnée, un nez délicat, une bouche adorable si bien faite pour le baiser…En moi naissait un désir, une attirance.
J’étais éveillée. Bien éveillée. Cela n’était pas un rêve. Aalia était là, avec moi, et nous restions à nous regarder extasiées.
Quelque chose vibrait en nous. Mon visage touchait presque le sien. Quelques centimètres seulement séparaient nos lèvres…
Aalia frémit lorsque nos lèvres se touchèrent.
J’eus pour ma part le sentiment d’embrasser une déesse. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait.
Doucement je libérai une à une les attaches de la tunique d’Aalia. J’achevai ensuite de la dévêtir, découvrant un corps splendide. Un corps d’une grâce et d’une harmonie qui aurait rendu jalouse Vénus elle-même.
Des seins hauts et fermes, magnifiquement galbés, aux auréoles rosés dont la pointe s’érigeait …Un ventre plat. Des hanches idéales. Des cuisses rondes, des jambes artistiquement dessinées.
Mes yeux ne parvenaient pas à se détacher d’Aalia. Ils la caressaient du regard qui glissait sur le velouté de sa peau, épousant toutes les courbures de sa féminité, jusqu’aux plus intimes.
J’avais ôtée mes vêtements.
Il m’est impossible de dire ce que j’éprouvais lorsque nos deux corps se touchèrent.
Cet amour qui nous poussait l’une vers l’autre avait jailli spontanément, nous amenant à découvrir des merveilles incomparables.
Aalia ondulait de plaisir, multipliait ses caresses et ses attouchements, demandant plus encore.
Un feu étrange nous embrasait, nous mettait en communion. C’était un arc-en-ciel de sensations nouvelles, de désirs toujours plus grands, nous nous enfoncions dans un océan de bonheur.
Petits cris semblables à des gémissements, soupirs, murmures qui s’échappaient de nos lèvres. Sur son corps je jouais à la magicienne. Mes doigts couraient sur elle. Nous étions une…
Ces moments ne devaient jamais finir. Nous étions l’une à l’autre. Nous le fumes jusqu’à l’explosion finale qui nous emporta dans un tourbillon d’ivresse. Et puis …
Ce fut comme un réveil. Aalia écarquilla les yeux, regarda autour d’elle, étonnée, se redressa. Elle vit nos vêtements par terre, parut réaliser d’un seul coup ce qui venait de se passer…
Durant quelques minutes, elle demeura songeuse. Muette, elle ramassa ses vêtements, se rhabilla sans hâte et sortit.
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MessageSujet: Re: Mars une légende   Mars une légende EmptyMar 18 Déc - 19:02

Pendant dix neuf heures, Tinalban, aidé de ses seconds : Viviboss, le capitaine et The Thing, le lieutenant, n’avait pas cessé de se donner tout entier à sa tache.
Des heures au cours desquelles, l’équipage n’avait pris le moindre repos. Pistoléro donnant l’exemple, avait vérifié un par un les organes du vaisseau afin de déceler une quelconque défaillance.
Aucune panne. On finit par reconnaître que Tinalban avait raison. Un courant sidéral entrainait l’Arés à une vitesse prodigieuse.
Puis The thing vint nous annoncer que le vaisseau allait entrer dans une phase de retournement. Le courant qui nous emportait avait perdu de sa puissance et freinait notre chute.
-Une chute, dis-je. Vous voulez dire que nous tombons vers une planète ?
-Oui, me répondit The Thing. La force nous guide vers une planète inconnue. Si nous sommes dans l’incapacité de modifier notre trajectoire, nous pouvons effectuer certaines manœuvres, dont celle du retournement. Regagnez vos cabines. Allongez-vous.
The Thing semblait tout à fait à l’aise. Cela nous rendait confiance.
Cependant je ne pouvais m’interdire de penser vers quoi nous étions attirés.
Monde habité ou non ? Qu’allions-nous découvrir ?
L’aventure que nous vivions ne paraissait pas déplaire à Renao. Il avait oublié ses inquiétudes et évoquait la joie qui avait du remplir le cœur de découvreurs de terres nouvelles, se prenant lui-même pour l’un d’eux, ce qui eut pour effet de faire sortir le fielleux de ses gonds !
-Ah ! fit-il. Ca vous va bien de jouer les conquistadores.
Renao fronça les sourcils, s’approcha du fielleux
Je pensais qu’ils allaient en venir aux mains, mais je me trompais. Renao se contenta de lui poser une question :
-Pardon ! dit-il. Vous avez dit…Conquistadors
J’eus envie d’éclater de rire, mais déjà le fielleux ripostait :
-Parfaitement ! s’écria-t-il en crispant les poings. Ces conquistadors qui allèrent conquérir le Pérou. Vous n’êtes pas mieux qu’eux !...Ca vous plairait, hein, qu’il y ait des gens sur cette planète ? Des esclaves en puissance ! Des gros Témis en perspective…
-Calmez –vous, lui demanda The Thing. Le moment n’est pas aux discussions. Regagnez Vos cabines. La phase de retournement va commencer.
Fielleux grommela quelques mots. Personne ne comprit, mais ce qu’il avait dit n’était certainement pas joli-joli. Il fut le premier à quitter la salle de repos.
Je laissai partir Renao et Callista, afin de rester seule pendant quelques instants avec Aalia. Mais celle-ci ne me prêta aucune attention. Elle voulait sans doute oublier ce qu’il y avait eu entre nous, rétablir les distances….
Cela n’avait-il été qu’un caprice, qu’une envie passagère, qu’un simple désir sexuel ?
Il m’était difficile de le croire. Pour moi, tout avait été différent.
Aalia m’ignora donc, gagna le couloir qui conduisait aux cabines.
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MessageSujet: Re: Mars une légende   Mars une légende EmptyLun 31 Déc - 15:48

Le vaisseau se posa sans le moindre heurt sur la planète inconnue.
Fort aimablement, le lieutenant The thing revint auprès de nous pour nous dire que la manœuvre s’était effectuée normalement, mais que nous devions, rester à bord. Il nous invita à nous rendre à la salle de repos afin que nous soyons en mesure de suivre sur l’écran les images que transmettaient les caméras extérieures.
L’officier nous expliqua qu’il nous faudrait rester à bord tant que les analyses n’auraient pas été faites. En effet, il convenait de s’assurer que l’air était respirable, qu’il ne comportait pas de gaz nocifs ou des germes de maladie ou encore des poisons.
Mais la question était de savoir si nous repartirions bientôt. Et cette question, ce fut Callista qui la posa.
-Combien de temps resterons-nous ici, lieutenant ? Ne pourrions-nous pas repartir immédiatement ?
Le lieutenant toussa.
-il ne servirait à rien de mentir. Je serai franc avec vous…La force agit toujours, nous immobilise. Nous sommes cloués au sol !
-Alors…Nous ne pourrons plus repartir ?
-Dans l’état actuel des choses, non, répondit The Thing. La force est si puissante qu’elle neutralise les réacteurs ainsi que notre système anti gravité.
Chacun acceptait la situation comme une chose naturelle. Seule la curiosité nous poussait à interroger le lieutenant, un homme pour qui j’avais beaucoup de sympathie.
Celui-ci poursuivit :
-Nous soupçonnons l’action d’un peuple évolué…Notre vaisseau a été pris par un train d’ondes qui l’a guidé jusqu’ici.
Tinalban estime que notre présence ici n’est pas gratuite et que nous serons tôt ou tard contactés par les intelligences locales.
-Selon vous, que nous veut-on ? S’enquit Aalia.
Le lieutenant fit un geste évasif, ne remarqua pas le regard admiratif de la jeune femme (moi, si !)
-Vous m’en demandez trop, répondit-il.
On peut supposer que nos vies ne sont pas en danger. Si les habitants de cette planète avaient voulu nous détruire, ils l’auraient déjà fait. Le terrain a été admirablement bien choisi. Mais venez ! Vous allez vous en rendre compte par vous-mêmes !

Nous nous rendîmes dans la salle de repos.
Aalia s’arrangea pour rester auprès de l’officier.
The Thing pianota sur les touches d’un clavier associé à un écran.
Celui-ci s’éclaira et nous montras, les premières images du monde sur lequel nous avions atterri.
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