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MessageSujet: Nous   Nous EmptyDim 6 Avr - 3:24

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Oui, je sais, nous sommes sur Mars, mais il me plait à rêver, que je suis sur terre.


A cette époque de l’année, les prairies étaient richement colorées et l’air emplit de senteurs diverses et enivrantes. Les poulains galopaient autour des adultes broutant pendant que les lapins gambadaient dans les herbes fraîches à la recherche de la plus belle fleur de trèfle et que les arbres rivalisaient par leurs parures verdoyantes. De là-haut, le spectacle était vraiment magnifique. L’oiseau battit des ailes et se laissa planer entre deux masses d’air chaudes. Son plumage rouge et or reflétait délicieusement la lumière du soleil printanier, le rendant plus imposant et majestueux encore. Il vira de bord et se dirigea plus au sud, en direction de la petite ferme située entre les deux Collines de Feu. On les nommait ainsi car il était fréquent d’y apercevoir de grosses boules enflammées s’élever vers le ciel... L’animal amorça sa descente et fondit sur la chaumière. Il se posa sur le sol avec une grâce incroyable compte tenu de sa taille gigantesque. Ses yeux d’acier scrutèrent les alentours. Personne. C’est alors que le superbe volatile s’enflamma, et une intense lumière dorée balaya toute la colline. Mais loin de le blesser, ce feu le transforma... À la place de l’oiseau, une jeune femme se tenait immobile. Le vent jouait dans ses longs cheveux châtains et longs. Elle était vêtue d’une robe rouge et or à l’étoffe soyeuse. Toutes ces couleurs chaudes mettaient en valeur ses grands yeux gris bleus aux reflets acier... La jeune femme ferma les yeux et leva son visage vers le Soleil. Un large sourire vint l’embellir davantage. Elle écarta les bras et s’étira longuement, comme après une sieste passée adossée à un arbre. Son rituel terminé, elle poussa un petit soupir satisfait et entra dans la maison. Au milieu de la pièce principale trônait une table en chêne grossièrement sculptée et recouverte de grimoires et de livres de mythologie en tout genre. Une seule chaise lui faisait face. Anaïs , c’était le nom de la jeune magicienne et n’invitait jamais personne chez elle. Et pour cause... Elle ne tenait absolument pas à perdre son temps à prendre un bain de flammes devant tout un village qui lui hurlerait quelque chose comme : « À mort sorcière ! »...
Anaïs entreprit finalement de ranger ses manuels de magie dans leur coffre , qu’elle n’omit pas de cadenasser , et de décorer sa modeste demeure de mille et une fleurs de saison. En plus de cette pièce, la maison comprenait une petite cuisine où les chaudrons régnaient en maître, ainsi qu’une petite chambre avec une simple couche de paille propre. Une fois toutes les pièces parfumées aux odeurs du printemps, Anaïs saisit son petit panier en osier et se dirigea vers le poulailler qui jouxtait la maison. Elle ramassa les œufs et distribua du grain frais aux volailles. Puis elle monta son cheval favori, un palefroi blanc nommé Crin blanc, et descendit au village vendre ses œufs. Elle chanta de sa voix claire et mélodieuse tout le long du chemin. Et lorsqu’elle s’en retourna, les enfants du village , ils en avaient pris l’habitude , la suivirent en écoutant attentivement les histoires fantastiques qu’elle inventait pour eux. Mais jamais ils n’allaient plus loin que la petite rivière que Crin blanc traversait à gué; leurs parents leur ayant formellement interdit de trop s’approcher des Collines de Feu. Ils se quittèrent donc et Anaïs continua paisiblement son chemin. Le Soleil brillait de plus en plus fort et la jeune femme s’en délecta. Elle était presque arrivée quand un hurlement masculin retentit au loin. Le cri provenait de sa ferme. D’un mot, Anaïs lança Crin blanc au galop, s’imaginant déjà le pire... Mais le spectacle qui l’attendait fut loin de la terroriser... Un jeune homme, un peu plus âgé qu’elle, tentait de lui voler l’une de ses bêtes , une ravissante jument grise. Mais c’était sans compter sur la résistance du dit animal ! La jument se cabrait, menaçante, au-dessus du voleur qu’elle avait fini par renverser... Et alors qu’il appelait à l’aide, Anaïs en riait aux éclats, juchée sur Crin blanc qui reprenait son souffle. Au bout de quelques minutes, elle mit pied à terre et entra dans le pré pour calmer la jument. Puis elle tendit une main amicale au jeune intrus pour l’aider à se relever. Il refusa son aide et se redressa, droit comme un i.
-J’y serais très bien arrivé tout seul ! lui dit-il sèchement.
- Ah oui ! Et arrivé à quoi je vous prie ? À dérober l’une de mes bêtes ou à l’empêcher de vous tuer ? répliqua t-elle amusée.
- Je, heu, enfin... Je n’ai jamais tenté de vous voler quoi que ce soit ! répondit-il de plus en plus embarrassé...
- Je vois. Vous vous promeniez donc simplement dans mon pré et ma jument vous a pris pour un brin d’herbe relativement coriace ?! répliqua Anaïs, quelque peu agacée par le manque de franchise de l’inconnu.
- Oui... heu... Bon, d’accord... Mettons que j’ai réellement essayé de vous voler ce cheval... Qu’est-ce que vous allez faire ? Croyez-vous vraiment être de taille à me retenir prisonnier ? Laissez moi rire... ajouta-t-il d’un ton moqueur qui déplut particulièrement à Anaïs.
- Je n’ai aucun doute là-dessus ! s’indigna-t-elle.
La lueur acier de ses yeux s’intensifia et lorsque le jeune homme la regarda, il crut voir des flammes danser dans son regard. Cette vision l’affolant, il lui sourit timidement avant de baisser les yeux en direction de ses chaussures... Anaïs se calma et poursuivit son interrogatoire d’un ton plus léger.
- Je m’appelle Anaïs. Et vous êtes... ?
- Ultragheko mademoiselle, c’est ainsi qu’on me nomme.
- Enchantée Ultragheko. Et excepté apprenti voleur, qu’avez-vous l’habitude de faire de vos dix doigts ?
- Je suis fermier. Et j’aime travailler le bois aussi... répondit-il en se renfrognant devant cette nouvelle moquerie.
- Mais alors, que faites-vous hors de votre ferme ? demanda Anaïs, intriguée...
- Et bien, maintenant que les barbares ont scrupuleusement mis à sac mon village et tout brûlé de surcroît, je ne possède plus rien... Depuis quelque temps, je survis en vendant des bêtes que j’ai... disons... empruntées... ?
Et pendant qu’il racontait son histoire, Anaïs l’observa plus attentivement. De grande taille et le teint clair, il avait de courts cheveux noirs comme le geai et de charmants yeux noisette. Il portait une chemise crème toute tâchée d’herbe et son pantalon brun était très usé et rapiécé. À sa ceinture, la garde d’une petite dague brillait sous les rayons du soleil. Anaïs s’étonna de ne point avoir remarqué plus tôt comme il était joli garçon... À la fin de son récit, elle l’invita à boire un peu d’eau fraîche à l’ombre des vieux saules. C’est à ce moment que tous deux se mirent d’accord. Ultragheko l’aidera à s’occuper de la ferme et elle lui offrira gîte et couvert. Elle insista cependant pour qu’il s’installe dans sa chambre. Elle irait dans la grande pièce, ça lui convenait parfaitement. Et de toutes les façons, il était inenvisageable de le laisser seul avec ses précieux grimoires... Tout du moins pour le moment. Ainsi fut fait. Ultragheko fabriqua trois autres chaises – on ne sait jamais, tu dois être prête à recevoir des invités surprise – et aida Anaïs à l’entretien de la ferme. Quant à elle, elle leur préparait chaque jour de délicieux repas qu’ils passaient ensemble en riant de tout et de rien. Tous les dimanches, ils partaient se promener, lui sur la jument et elle sur Crin blanc. Ils galopaient dans les collines et faisaient la course dans les bois... Mais ce que Ultragheko appréciait tout particulièrement était d’entendre chanter Anaïs de sa voix claire qui, en résonnant dans les arbres, semblait créer un magnifique chœur musical.
Après plusieurs semaines passées à vivre ainsi, et alors que les oiseaux gazouillaient en célébrant l’arrivée de l’été, Ultraghéko s’agenouilla devant Anaïs, déposa à ses pieds un gigantesque bouquet de roses nouvellement écloses et lui pris doucement la main. Puis, plongeant son regard dans ses grands yeux gris, il lui demanda de l’épouser. Anaïs lui sauta au cou en fondant en larmes, tant elle était heureuse. Mais soudain elle se récria... Elle n’avait encore jamais parlé à Ultragheko de ses dons surnaturels... Et comment le lui annoncer ? Il la quitterait sûrement, la prendrait pour un monstre... Et après tout, n’était-ce pas ce qu’elle était ? Non, elle ne pourrait rien lui dire... Mais tout de même... Comment cacher une telle chose à l’homme qu’elle aimait ? Ultragheko s’inquiéta de la réaction de la jeune femme. Et alors qu’il tenta de l’enlacer tendrement, Anaïs s’enfuit à toutes jambes. Abasourdi, Ultragheko ne sut comment réagir. Il la regarda partir, impuissant. C’est alors qu’il vit, au loin dans les collines, ce magnifique oiseau rouge et or s’échapper d’une monstrueuse boule de flammes...
L’oiseau virevolta longtemps au-dessus de la ferme. Comme elle aimait le faire, Anaïs se laissa planer entre les masses d’air... Elle avait tant attendu ce moment... Et tant redouté aussi... Il fallait qu’elle prenne sa décision. Elle distinguait très nettement Ultragheko qui la regardait voler – ou plutôt, qui regardait l’oiseau voler... Elle réalisa alors de larges cercles autours de lui, en diminuant chaque fois un peu plus d’altitude. Finalement, elle se posa à quelques mètres de lui et le laissa la contempler. Ultragheko paraissait hypnotisé par la beauté de l’animal. Ses plumes vermeilles luisaient sous le soleil et celles dorées étaient éblouissantes. Ses pattes se terminaient en de longues serres acérées mais pacifiques. Ultragheko remarqua qu’un feu brûlait dans ses yeux gris. Soudain, dans un tourbillon de flammes et de lumière, se dressa devant lui Anaïs, la femme. Ultragheko poussa un cri strident et tomba à la renverse. La jeune femme accourut pour l’aider à se relever mais il la repoussa.
-J’y arriverais tout seul... lui dit-il, les yeux encore exorbités.
Mais une fois debout, un nouveau vertige le saisit.
- Je serais mieux assis finalement... ajouta-t-il. Le timbre de sa voix était rauque, méconnaissable. Mais Anaïs ne pouvait pas lui en vouloir. Elle s’assit face à lui et attendit patiemment... Un lourd combat entre la peur et l’amour faisait rage dans le cœur de cet homme qu’elle aimait tant. Pourtant, elle ne dit toujours rien. Elle devait le laisser comprendre calmement et briser le silence lui-même. Après de longues minutes, il releva la tête et la regarda. Il entrouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais se ravisa... Puis finalement...
- Est-ce que ça voulait dire oui ? l’interrogea-t-il.
- Comment ça ? répondit-elle étonnée.
- À ma demande de tout à l’heure... Cette explosion de joie, c’était un oui ?
Anaïs n’en crut pas ses oreilles ! Ultragheko n’était ni dégoûté, ni apeuré. Il était simplement surpris... Surpris et amoureux... Alors elle se lança dans d’incommensurables explications. La première fois qu’elle s’était métamorphosée, ce qu’elle ressentait une fois là-haut, la terreur qu’elle avait d’être découverte... Et ce qui lui fit le plus plaisir était de voir à quel point Ultragheko s’intéressait à son histoire. Il lui posait de nombreuses questions...
-Mais... quel est le nom de cet oiseau ? Je n’en avais jamais vu de semblable par le passé... ?
- C’est un phénix, un oiseau de feu. As-tu déjà entendu parler du phénix ?
- N’est-ce pas l’oiseau qui renaît de ses cendres ? Il me semble avoir déjà entendu quelques mots à ce sujet...
- Oui. Le phénix se consume à la fin de sa vie sous l’effet de sa propre chaleur. Il symbolise la renaissance et la fécondité. Son chant possède également des vertus magiques puissantes : il redonne courage aux cœurs purs et terrifie les ennemis ...
- Ne raconte-t-on pas également quelque chose au sujet de ses larmes ? Elles ont un pouvoir guérisseur il me semble... Non ?
- C’est ce qu’on dit en effet. Mais je n’ai personnellement jamais eu à le vérifier...
- Et bien... Vous parlez d’un brin de femme... Si les gens du village savaient ça ils...
- Je compte sur toi pour ne rien dire ! l’interrompit Anaïs affolée.
- Ce n’est pas ce que je voulais dire, la rassura Ultra... De toute façon, cette conversation est terminée. Nous avons la vie devant nous pour en reparler.
Il l’embrassa alors tendrement et ils se relevèrent. Ils s’observèrent encore un instant sans un mot. Elle esquissa un sourire. Une larme d’argent coula lentement sur sa joue. Elle s’empressa de l’essuyer d’un revers de la main.
On célébra leurs épousailles au village la semaine suivante. Les festivités persistèrent jusqu’au petit matin. Les gens dansaient et riaient aux sons des hautbois, épinettes... Les victuailles ne semblaient vouloir s’épuiser... Vint le moment que Ultra attendait le plus. L’orchestre se tut et laissa la place à Anaïs. La jeune mariée monta sur l’estrade, se plaça devant sa harpe et entonna un chant mélodieux. Tous les convives furent comme ensorcelés par la voix douce de leur hôte. Ils écoutèrent en silence la chanson jusqu’à sa fin, puis applaudirent à tout rompre. L’intervention d’Anaïs marqua la fin de la fête. Chacun retrouva sa demeure. Ultra franchit le seuil de la maison, Anaïs dans les bras. Les deux jeunes gens riaient et pleuraient en même temps... Ils entrèrent dans la chambre et s’embrassèrent langoureusement. Anaïs ferma la porte derrière eux...

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